Un détour imprévu comme on les aime, dans la mouvance d’un voyage, m’a amené jusqu’à Ta Phin, ce petit village juché au milieu des montagnes, dans la région de Sapa; au Nord du Vietnam. J’y ai rencontré la tribu des Daos rouges, et des Hmongs noirs. Brodeuses, blagueuses, attirant le chaland d’un sourire, par des espiègleries savamment contrôlée.; elles vivent d’un tourisme encore un peu préservé ici… Habitats précaires, conditions rudes, la vie s’organise autour de la solidarité de la communauté.
J’y ai vécu de doux moments, partageant leurs quotidiens le temps d’une vraie halte, leurs ennuis aussi, les discussions au coin d’un feu improvisé, les balades dans les montagnes brumeuses, les jeux avec les enfants avides de découvertes …
May, aura cette phrase salvatrice, sans le savoir; à un moment explosif de ma vie… Au détour d’une discussion, entre deux larges sourires bienveillants, May me dira « Ici, on a le temps pour tout, on a le temps pour tous. » Avoir le temps, prendre le temps, c’est un luxe pour nous, dans nos quotidiens survoltés; saisir l’instant comme il se présente et le rendre vivant. Ne plus courir après l’action, ne plus paraître mais être, ne plus croiser l’autre mais partager …
Ta Phin, hasard heureux, quête initiatique jalonnant mon chemins de vie…